Rencontre avec Raphael Farmer
Interview

Rencontre avec Raphael Farmer

J’ai eu la chance de pouvoir discuter près de 2h avec Raphael Farmer, artiste et youtuber australien. Je vous invite à le découvrir lors de cet échange. Je nommerai GP pour GamesPlaystation et RF pour pour Raphael Farmer. Bonne lecture à tous !

Rencontre avec Raphael Farmer

GP : Comment vas-tu ? C’est la nuit au moment où nous parlons ?

RF : Oui c’est la nuit et ce qui est marrant c’est que je n’ai pas du tout dormi.

GP : Pas dormi ? Tu dois être fatigué. C’est à cause du travail ?

RF : Hier (le 7/04/2021), j’étais à un match de foot pour voir jouer mon mari. J’avais zappé et en plus j’étais supposé bosser sur un sujet. En rentrant, j’ai attaqué mon taff et j’ai fini assez tard. Ensuite j’ai enchaîné avec un live car j’étais invité chez Carole Quintaine pour son émission. En gros, j’ai fini mon taff vers minuit et je devais me lever à 1h30 du matin pour le live de Carole. Le temps d’aller me coucher et tout… il était tard. Depuis la fin du live, je n’ai pas arrêté depuis.

GP : Tu bosses sur tes vidéos ou sur ton taff personnel ?

RF : J’ai bossé sur une vidéo pour ma chaîne Youtube, j’ai également avancé sur quelques points pour ma chaîne Twitch que je refais pour pouvoir la relancer.

GP : Tes vidéos Youtube, c’est en français et en anglais en plus ?

RF : Actuellement c’est uniquement en français. Je dois revoir ma chaîne anglaise. Lorsque je relancerai la chaîne anglaise, j’aurai deux chaînes Youtube, mon Twitch, des vidéos pour Carole et je dois également terminer mon manuscrit, tout cela en plus du boulot normal pour gagner de l’argent. Je ne gagne quasiment rien avec mes vidéos pour le moment.

GP : Pour commencer après ce premier échange, j’aimerais que tu te présentes, aux personnes qui pourraient te découvrir ici.

RF : Donc, moi c’est Raphael, je suis Australien. Je ne dis pas toujours que je suis Australien. Je suis trilingue, je parle le français, l’anglais et le créole car je suis originaire de l’Île Maurice. J’ai migré en Australie il y a très longtemps. Lorsque je faisais mes premières apparitions chez SebSSol, Carole Quintaine ou Julien Chièze, je me présentais, je disais « Je suis Australien… ». Mais à force de passage, je ne le disais plus car les personnes commençaient à me reconnaître. J’ai arrêté de le dire, ce qui a entraîné des questions « Tiens, pourquoi il a un accent le mec ? ». Pour revenir sur la question, je suis auteur et créateur de contenu, c’est comme cela que je me présenterai si on devait se croiser en soirée. J’ai une chaîne Youtube FR, une chaîne Youtube anglaise, une chaîne Twitch. Voilà un peu ma life. Tout récemment j’ai la possibilité de travailler avec Carole Quintaine, qui est une personnalité connue dans le milieu du Youtube Gaming FR. C’est un vrai honneur et privilège de bosser avec elle. Un gros kiff pour moi.

GP : Du coup, tu crées des vidéos, du contenu pour elle ?

RF : Oui voilà. J’ai commencé à faire des lives avec elle. Carole invite souvent des membres de la commu pour des lives et spécialement d’autres créateurs de contenus car elle sait que tu sais parler devant une caméra ce qui est un plus. Cependant, si tu n’es pas créateur de contenus tu peux être en live. Je l’ai donc connu comme cela pour commencer. J’ai connu Carole et Julien comme simple viewer. Dès qu’ils offraient l’opportunité de faire de la libre antenne avec eux, je postulais toujours. J’ai commencé chez Julien, super expérience, j’ai kiffé. Après plusieurs lives comme viewer, j’ai participé à un des « blabla games » de Carole, on a beaucoup parlé et on s’est très bien entendu. Les choses ont continué puis elle m’a proposé de collaborer. On tente plein de choses. Ma spécialité, les RPG… et les « beaux gosses » aussi.

GP : Ça fait tellement de bien de lire cela. Quand, malheureusement, on regarde les réseaux, on a toujours l’impression qu’ils se prennent un torrent de haine. C’est triste.

RF : Honnêtement si je pouvais me passer des réseaux sociaux, surtout Twitter, je le ferais. Instagram, cela me plait plus car tu peux rarement « basher » des personnes sur des images et tu peux développer un plus que Twitter. Sur Twitter, il y a du bon et du mauvais mais le mauvais a tendance à prendre le dessus. Grâce à Twitter tu peux rencontrer des gens avec des tweets et des hashtags en commun et tu peux être dans une communauté assez cool parfois. Cependant, il y a toujours le revers de la médaille à cela. Tu remarqueras que les gens « équilibrés » ne se montrent pas beaucoup et ne font pas beaucoup de bruit. C’est un peu la majorité silencieuse. De l’autre côté tu as une petite minorité de haters qui hurlent, insultent ou menacent de mort sur le réseau. Quand j’ai connu Julien, j’étais un tout petit Youtuber australien avec 100 abonnés, selon moi, j’étais personne quand on regarde d’autres personnes qu’il a reçu. Il a trouvé mes propos intéressants, il a été super accueillant, m’a traité avec respect, avec bienveillance. On parle bien de Julien Chièze, le numéro 1 de l’actu gaming sur Youtube. Idem avec Carole. Ce sont des personnes super pros qui pourraient très bien avoir des invités plus prestigieux que moi et pourtant ils offrent la lumière à beaucoup de gens qui sans cette lumière ne partageraient pas autant aujourd’hui. Ce qui est drôle c’est que les personnes qui les découvre avec des tweets haineux, se rendent sur la chaîne et se rendent compte que leur travail est bien. Ils en deviennent des followers. On dit souvent en anglais « haters make me famous », les haters leur ont amené des nouveaux viewers.

GP : C’est bien ce que tu dis avec le fait qu’ils mettent en avant des personnes. Cela me fait penser à Pitivier qui est passé sur un live de Julien et qui depuis a lancé sa chaîne Youtube. Tu te dis que c’est grâce à ce passage là qu’il a surement eu l’envie de se lancer lui même.

RF : D’ailleurs c’est rigolo car Pitivier est passé avant moi dans cet « Allo Julien ». Quelqu’un dans le chat a déclaré à Pitivier, « Tu devrais ouvrir ta chaîne, tu as de bons propos… », et tu connais la suite. Il est d’une bienveillance énorme. Au départ, je regardais beaucoup les chaînes de gaming anglophone comme « IGN », « GameSpot », ou d’autres chaînes très américanisées. J’aime bien cela mais je cherchais quelque chose de très spécifique car j’ai grandi avec une émission sur FunTV qui s’appelait FunPlayer. C’était une émission de jeu vidéo où tu avais des gens fans de jeu vidéo, autour d’une table, qui parlaient avec passion. T’avais l’impression d’entendre des amis qui parlaient jeu vidéo. J’ai pas mal cherché de chaîne française autour du jeu vidéo dans le même esprit que FunPlayer. Puis un jour, j’ai vu une miniature avec Julien et Carole que je ne connaissais pas, j’ai cliqué et j’ai été conquis par l’alchimie entre les deux (j’ai su ensuite qu’ils étaient en couple). Dès les premières minutes, je me suis dit, ils sont géniaux. Je ne les ai plus quittés par la suite. J’ai rencontré pas mal de souci avec mes chaînes car au départ, les gens qui venaient me voir sur Youtube me disaient « Ah non, je ne comprends rien c’est en anglais ». Carole ou d’autres m’ont dit : « Mais lance toi en français ». C’est ce que j’ai fait mais d’un côté c’était assez particulier. Un australien qui fait des vidéos en français, cela pourrait être gênant si un jour d’autres personnes ou des marques australiennes étaient intéressés par moi. Ils se diraient « Tu fais du français c’est dommage, nous c’est en anglais ». Donc voilà j’ai eu pas mal de difficulté là-dessus, mais j’ai été épaulé. Le public français est plus ouvert que le public anglophone. J’ai appris des leçons de ma chaîne anglaise pour lancer ma chaîne française. Je devais déterminer qui serait Raphael sur la chaîne FR, j’adore les RPG c’est une évidence mais il me fallait autre chose et le deuxième sujet important pour moi c’est… les beaux gosses.

GP : D’ailleurs, en parlant de RPG, j’avais vu que tu avais rencontré « Cloud » de FF7.

RF : Oui j’ai rencontré l’acteur qui fait la voix de Cloud en anglais. Pour moi, c’est Cloud. Ce personnage compte énormément pour moi. J’ai regardé tout ce qui existe sur Cloud. Il y a plusieurs acteurs qui ont joué Cloud, Steve Burton est un des plus connus qui a fait Cloud en anglais. Aucune des voix que j’avais entendu n’était Cloud pour moi, je ne l’ai jamais senti. Quand j’ai entendu Cody Christian qui fait la voix anglaise dans le remake, là je me suis dit « ça c’est Cloud ». Je suis tombé amoureux de la voix. Ce mec a trouvé le bon truc, le bon jeu. Quand je l’ai rencontré lors d’un live, quand tu entends la voix de Cloud dans tes oreilles, quand tu entends Cloud qui te parle, j’en ai eu les larmes aux yeux. C’est un vrai rêve qui est devenu réalité.

Version Francaise :

Version Anglaise :

GP : C’est drôle car tu réponds à mes questions avant même que je ne les pose^^. J’allais te demander d’où te vient la passion du jeu vidéo. Du coup j’imagine que cela vient de Final Fantasy ?

RF : Final Fantasy a été le truc qui a vraiment enfoncé le cloud de ma passion. Mais ma passion du jeu vidéo a débuté avec ma maman. Quand j’étais à la maternelle, mes parents avaient un ordinateur dans leur chambre où il y avait d’installé des jeux comme « Snake ». Pendant qu’ils se préparaient avant de partir, ils me disaient : « Va faire une partie en attendant ». C’est comme ça que j’ai commencé à jouer aux jeux. Puis est venu des jeux comme Prince of Persia original, des jeux courses… puis j’ai eu la mega drive. Mon premier Final Fantasy était Tactics et j’ai adoré l’histoire. La personne qui m’a vendu Tactics m’a dit : « Si tu as aimé celui là, tu vas aimer ce nouveau jeu. ». C’était Final Fantasy VII. Je suis tombé amoureux du jeu. L’histoire restera gravée dans mon coeur.

Final Fantasy Tactics — Wikipédia

GP : C’est chouette d’avoir des parents qui sont un peu gamers et qui te permettent de découvrir tout cela. Fin des années 80, début des années 90, avoir un ordinateur c’était tout de même quelque chose.

RF : J’ai eu beaucoup de chance car mes parents étaient de gros bosseurs. Ils ont fait beaucoup de sacrifice pour moi. C’est vers l’adolescence que je me suis rendu compte de cette chance. En reprenant les cours, j’ai demandé aux copains où ils étaient partis en vacances, dans quel pays ils étaient partis, ils m’ont répondu : « On n’a jamais voyagé ». J’étais étonné car j’avais cette habitude beaucoup voyager avec mes parents. Mais voilà ils étaient très bosseurs et donc j’avais ce privilège. Ma mère était la plus gameuse des deux. Elle jouait beaucoup à Tetris à l’époque. C’est un peu de là qu’est venu son envie de transmettre avec nous. Quand j’ai expliqué à mes parents mon envie d’être écrivain, artiste, ils m’ont accompagné et poussé pour réaliser mon rêve. Ils m’ont soutenu de A à Z.

GP : C’est top car ensuite, toi même tu auras cette envie de transmettre cette passion par la suite. Tu me parlais beaucoup des RPG, de Final Fantasy, mais je ne me souviens pas dans tout cet échange que tu m’aies dit d’où vient cette passion pour le RPG. Pourquoi le RPG et pas le FPS ou le TPS ?

RF : Alors c’est un avis personnel, peut être devrais-je demander à d’autres fans de RPG. Dès le départ, je savais que je serais un artiste. Quand j’étais tout petit, dans mes souvenirs les plus lointains, je lisais beaucoup des Picsou Magazines, c’était un peu mes premiers comics. Après avoir lu un Picsou ou un Donald Duck, je prenais une feuille blanche et un crayon, je créais mes propres comics, mes propres personnages et histoires.

Picsou Magazine T544 - N° 544 - à lire en ligne

GP : Ce que tu me dis me fais penser à une personnalité française, il s’appelle Marcus, un passionné du gaming depuis plusieurs décennies et un peu l’inventeur du streaming. Il a crée une BD qui s’appelle l’intrépide quand il était petit. Il avait dessiné un super-héros et c’était amusé à lancer un crowdfunding pour faire lancer sa BD.

RF : C’est ça qui est extra-ordinaire. On peut tout réaliser aujourd’hui. Comme je faisais mes BD quand j’étais petit, je pense que ça a lancé mon envie de jouer aux RPG. Je suis toujours un peu dans ma bulle, dans ma tête. Par exemple, tu me mets dans une salle d’attente, sans téléphone ni écouteur ni livre, je serais dans ma tête en train de me-rejouer des scénarios de films. J’ai une âme d’artiste. J’ai toujours 10000 projets en même temps. A chaque idée, je me lance dans le projet en laissant l’autre. Et donc pour revenir à la question, pourquoi les RPG : je mets mon esprit sur pause. Quand je jouais à Final Fantasy, j’avais les voix dans ma tête, j’imaginais des scènes qui ne se passent pas à l’écran. Ou alors, quand je terminais la première mission et que j’éteignais la console, je m’imaginais la suite, les conversations… Tout était dans ma tête. C’est ça pour moi les RPG. Je ne m’ennuie jamais. Même si tu me mets plusieurs RPG à la suite, même si l’histoire se ressemble, je vais kiffer et adorer. C’est un échappatoire.

GP : Tu as dû aimer toute la saga des « Tales Of » ?

RF : Oh oui j’adore « Tales of ». Je kiff de ouf. Tales of Xillia est mon préféré.

GP : J’avais fait Tales Of Symphonia sur GameCube à l’époque.

RF : Mon premier « Tales of » est Xillia. J’avais vu une bande annonce sur une vidéo Australienne. J’avais aimé la DA et surtout le personnage… Le beau gosse avec moi, ça marche toujours 🙂 J’ai essayé le jeu, j’ai aimé le personnage, l’histoire. Malheureusement, je n’ai pas vraiment aimé « Tales of Berseria », j’attends avec impatience le prochain « Tales of Arise ». Donc voilà, les RPG, pour moi, c’est vivre une histoire, vivre un scénario.

GP : Du coup tu dois aimer les RPG en jeu de société ?

RF : J’ai essayé. D&D, ça demande beaucoup de temps. Ce qui est paradoxal, c’est que je construis une carrière sur le jeu vidéo avec les RPG, mais je n’ai pas beaucoup de temps pour jouer aux jeux vidéo. Je joue à des jeux spécifiques pour mes vidéos (FFVII Remake ou Cyberpunk, par exemple ou autres RPG du moment).

GP : Je pense que c’est un peu le cas de tout le monde. Il y a tellement de jeux maintenant que tu vas en commencer un, puis un autre que tu attendais particulièrement va sortir et tu vas lancer dessus. Tu fais des choix.

RF : Moi je favorise les RPG. Je vais y jouer pour ma chaîne. Par contre, si je n’aime pas j’arrête et je le dis. Par exemple Octopath Traveller, je n’ai pas trop aimé malgré 30 ou 35h sur le jeu. Avec la spécificité de chacun, cela donne aux viewers ce qu’ils veulent. Si tu cherches un RPG, tu vas ici, un FPS, tu vas là bas.

GP : Oui et puis on n’a pas la même analyse entre un joueur RPG et un joueur FPS.

RF : Par exemple, moi mon analyse sur un FPS serait plus sur ce que j’attends d’un FPS. Destiny 2 est le seul FPS que j’ai vraiment surkiffé, parce que j’ai adoré l’histoire, les jeux d’acteurs, les personnages. Et ce que je ne dis pas ou peu c’est l’aspect « shooting » alors que c’est la base pour d’autres. J’aime le lore du jeu. Alors que ceux qui analysent profondément le FPS, vont regarder le framerate, les armes à feu, réaliste ou pas, l’impact des balles… Tous les joueurs n’ont pas les mêmes sensibilités.

GP : Je remarque en plus de cela que parfois on cherche l’instantanéité. On veut le test le jour J. C’est parfois complexe de jouer à un jeu avec 20 ou 40h et d’écrire en même temps un test pertinent. C’est là où parfois tu vois des tests peu développés ou la personne a joué 1h et déclare que c’est pas terrible à cause des cinématiques ou autres.

RF : Je vois ce que tu veux dire par là. Quand tu vois certaines personnes faire des vidéos sur un jeu que tu as toi même fait, tu réalises très vite que la personne n’a pas forcément fait le jeu. Moi si on venait me dire : « Voilà Raphael, tu as 1 semaine ou deux pour faire le test de ce jeu », je ne dirais oui que si je suis payé car c’est un job et donc tu te concentres uniquement là-dessus. De mon côté, le seul test que j’ai de mon côté, c’est Final Fantasy 7 Remake car je l’ai saigné à fond mais il est arrivé bien longtemps après la sortie du jeu. Et encore, je trouve que mon test est mitigé. C’est quand j’ai bien digéré le jeu que je me suis rendu compte de certaines choses, que FF7 Remake était mon GOTY 2020 alors que dans le vidéo je ne le dis pas. Je n’ai pas assez attendu avant de le faire. Et tu sais que certains ont été pris la main dans le sac.

GP : Oui et je pense que les gens ont remarqué tout cela avec l’arrivée de Cyberpunk 2077 où des tests n’ont pas toujours été honnête quant aux matériels utilisés pour y jouer.

RF : Je me souviens que Julien et Carole avaient précisé que ce n’était pas la version console mais bien la version PC. Tout le monde ne l’a pas dit. Je regarde les tests après avoir terminé le jeu pour découvrir l’avis des journalistes. Moi je me fais mon avis au travers des let’s play. Je regarde quelqu’un j’apprécie, je regarde la vidéo. Je regarde quelques minutes jusqu’à me dire : « Ok j’achète le jeu ». Puis j’arrête de regarder pour découvrir moi-même le jeu. C’est comme ça que j’ai découvert Zelda Breath Of The Wild car j’ai regardé un let’s play de Carole. Il faut savoir que j’ai grandi avec Zelda autour de moi mais je n’avais jamais essayé Zelda, même Ocarina Of Time. Quand Breath of the Wild a été annoncé, cela ne m’a rien fait en particulier. Par contre, à noter que je trouvais Link très beau gosse dans le jeu. Pour moi, c’est ça aussi la force de Youtube et des streamers, c’est pouvoir donner envie et de faire découvrir des choses aux autres.

GP : Je te rejoins. Aujourd’hui c’est difficile de donner envie de jouer à quelqu’un via la presse papier par exemple. Alors que voir une personne jouait, ça peut te tenter plus facilement.

RF : C’est une des raisons pourquoi j’aime suivre les streamers. Par exemple, quelqu’un que j’aime vraiment beaucoup c’est j0nathan qui est un créateur de contenus sur Resident Evil et Assassin’s Creed, entre autres. Je l’ai croisé sur un live. J’ai découvert sa chaîne et j’ai surkiffé ses vidéos sur Assassin’s Creed alors que de base je ne suis pas du tout attaché à cette licence. J’avais essayé le jeu mais ça ne m’avait pas plus touché que ca. Puis je l’ai écouté et je me suis replongé dedans. J’ai regardé la plupart de ses let’s play sur Assassin’s Creed. C’est vraiment un gros plus pour l’industrie. Je regarde également beaucoup de VLOG.

GP : Pour continuer sur cet échange, je voulais te demander quel était la plateforme de gaming sur laquelle tu joues le plus.

RF : C’est marrant. Si tu m’avais demandé cela il y 2-3 ans, j’aurais répondu la « Play », que ce soit la 1-2-3-4. C’est mes parents qui avaient choisi pour moi. Ma mère me disait « Il y a un nouveau truc qui sort, ça s’appelle une PlayStation ». J’avais déjà la megadrive. Ils me demandaient si je la voulais, je ne dis pas non à une nouvelle console. C’est comme ça que j’ai eu ma première PlayStation. Pour la suite, dès que les autres sortaient, mes parents achetaient. A partir de la PS3, j’ai moi même acheté la console. J’étais pas trop Xbox, je voyais la console comme une plateforme avec des Shooters, FPS alors que sur PlayStation il y avait déjà des RPG, de JRPG et de jeux avec de la narration. Cela m’intéressait plus. Pour la next-gen, j’ai hésité entre les deux. Je pense que Phil Spencer a vraiment le job car il m’a donné envie d’avoir une Series X mais je trouvais que le catalogue qu’offrait la PS5 me correspondait plus. Mais j’aurais très bien pu partir sur une Series X. Je n’ai pas de console particulière, je ne suis pas un « fanboy », je ne dis pas que la Xbox c’est nul. J’ai un PC gaming avec le GamePass. Donc si je dois choisir la plateforme, là maintenant, je dirais PC.

GP : Justement tu parlais de « fanboy », comment tu vis cette guéguerre perpetuelle entre les différents camps. Je sais que le site est très orienté Playstation, pas parce que je suis un « fanboy » mais plus parce que j’ai grandi avec toutes les PlayStation. J’ai notamment chez moi une Switch, une Nes et même une gameCube. Malheureusement j’ai revendu ma Xbox première du nom. Comment vois-tu cela ?

RF : Oui je le ressens. D’ailleurs, on en parlait un peu avant, je viens de faire une vidéo pour Carole qui s’appelle « 7 Essentiels » et qui regroupe les 7 jeux à ne pas manquer sur la PS4 avant de passer la PS5. Elle m’avait prévenu : « Attends toi à avoir des haters, vous êtes de pro-Sony… ». Et bim, cela n’a pas manqué. Il n’y en a pas des tonnes mais ce n’est pas constructifs. C’est juste pour descendre. J’ai un avis plutôt particulier de la chose. Je ne suis pas contre d’être fan de quelque chose.

GP : Oui c’est un peu quand tu aimes une équipe de foot, ou une émission de TV. Il y avait une personne qui m’avait donné cet exemple qui est si tu es fan d’Adidas, tu ne vas pas aller sur le site ou forum de Nike pour cracher.

RF : Voilà. Malheureusement c’est ce qu’il se passe. Ça me désole de voir que le terme de « fanboy » est surtout attaché à des gens qui sont « déséquilibrés ». Le mot a une mauvaise connotation. Tu peux être fan à fond mais il faut rester ouvert. Tu appartiens à un groupe de personnes, moi je retrouve une partie de moi avec les fans de jeux vidéo, les fans de musique comme Lorie, Céline, Mylène, Dorothée, etc. Par exemple je suis aussi un fan absolu de Superman et je possède plusieurs t-shirt de superman qui se ressemblent beaucoup mais moi seul vois les différences de chacun. C’est une façon d’être. Le problème c’est que dans le jeu vidéo, tu es un peu seul. Certains ne vivent pas bien la solitude. Il y a une différence entre être solitaire et la solitude. Ces gens qui le vivent mal, et qui deviennent moins sociable. Le problème c’est que pour certains, on ne peut pas avoir de débat. Si tu dis à quelqu’un que tu n’aimes pas tel ou tel jeu alors que c’est leur chouchou, ils te tombent dessus sans même débattre, comme si tu voulais tuer leur chien. Ils seraient prêts à donner leur vie pour une companie. Malheureusement, les réseaux sociaux ont accentué tout ça. Les gens derrière leur écran et leur clavier, qui te clashent sur les réseaux alors que dans la vraie vie, ce sont des chatons car ils n’oseront pas te parler de la sorte. Je connais ça étant écrivain.

GP : J’ai subi cela lors d’un tweet pour annoncer l’interview de MisterPixel où un mec insinuait que nous étions deux fanboy qui discutaient. J’ai mis un gif sur un tweet d’Insomniac Games où ils demandaient de poster un GIF illustrant Ratchet & Clank. J’avais mis les deux personnages qui se seraient la main pour illustrer PlayStation et Xbox. Je suis le premier convaincu qu’il faut des jeux que PlayStation et des jeux que Xbox, c’est sain pour la concurrence et la créativité. Quand j’avais ma Xbox, je jouais à Halo ou à KOTOR qui n’existaient nul par ailleurs.

RF : Je suis d’accord. Moi je veux des exclusivités. Je veux des exclus Switch parce que c’est fait pour la console. Tu sais qu’une exclu est fait pour la console et donc que le jeu sera sublimé. Je suis pour la compétition. Les exclus te donnent envie de jouer à la console dédiée. Par exemple, si t’as un Uncharted 5, ça va me donner envie de jouer à la PS5, ou un Fable sur la Series X. C’est ça qui me donne envie. Je veux gagner au change. Je ne veux pas qu’une companie écrase l’autre. J’ai vu ce qu’il s’est passé dans le catch où une compagne à racheter l’autre pour avoir le monopole, toute l’industrie est tirée vers le bas. Je ne veux pas que tout devienne linéaire. Par exemple, j’aime beaucoup la K-Pop, il y a des supers chansons mais c’est tellement linéaire que tout se ressemble. Il n’y a quelques pépites qui arrivent rarement à sortir du lot. Dans la variété française ou américaine, il y a beaucoup de différences pour justement devenir meilleur que l’autre.

GP : Si on entre dans l’univers PlayStation, si tu dois garder qu’une seule console PlayStation, laquelle tu choisirais ?

RF : Là direct, je dirais la PlayStation 4. J’ai vraiment kiffé la PS4. Je suis quelqu’un de nostalgique, je peux apprécier les films ou les jeux de l’époque, mais je suis aussi quelqu’un qui aime aller de l’avant surtout en terme de technologie. La PS1, avec la megadrive, ça a été l’explosion, mais cela n’est pas pour cela que je choisirais la PS1. J’ai aimé les Destruction Derby, Battle arena toshinden ou les démos avec Crash Bandicoot dessus. A chaque fois cela a évolué en mieux. Je me souviens encore de ma première claque graphique quand j’ai mis FFX et Metal Gear Solid 2. Puis est venue la PS3 avec un autre step-up. Idem pour la PS4. J’aime ce qui est récent. Si je dois donc en garder qu’une seule, je dirais la PS4.

CrossPlay PS4

GP : Dans tous les jeux, peu importe la plateforme, que tu as fais, quel est le jeu qui t’as le plus marqué et pourquoi ? J’attends FFVII en réponse j’imagine ?

RF : FFVII évidemment. Pour ceux qui vont le découvrir, à l’époque, je découvrais ma sexualité, je préférais les garçons et quand FFVII est sorti et que j’ai vu Cloud, je suis tombé amoureux. Je suis un peu le genre de personne qui peut tomber amoureux d’un personnage fictif. Je ne voulais pas seulement être avec lui, mais je voulais aussi être lui. Physiquement, je voulais lui ressembler, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai les cheveux blonds ou les yeux bleus (ou comme Superman). C’est un moment de ma vie où je cherchais qui je voulais être. En plus de cela, le jeu est un chef d’oeuvre. Il a beaucoup compté pour moi.

L'acteur de Zevran rassemble les fans pour Dragon Age 4 - Crumpa
Source : Crumpa

Ensuite il y a Dragon Age Origins qui est vraiment spécial. J’ai été surpris par la qualité d’écriture de ce jeu de BioWare. J’ai aimé le monde et le personnage. Mais le truc en plus, c’est qu’il y avait les romances gay dans le jeu et je ne savais pas que c’était possible. Dans le premier jeu, Dragon Age Origins, tu peux romancer un mec qui s’appelle « Zevran ». Si tu choisis les bons dialogues, tu flirtes puis tu peux aller jusqu’à la scène de sexe avec le personnage. Cela m’avait choqué dans le bon sens du terme. Enfin des gays dans les jeux vidéo.

GP : Si on part à l’opposé maintenant, quel type de jeu tu détestes voire même quel jeu tu n’aimes pas du tout ?

RF : Le genre de jeu que je n’aime pas, désolé pour ceux qui aiment, ce sont les jeux rétro. Je ne parle des jeux d’hier qui sont déjà sortis, je parle des jeux qui sortent aujourd’hui avec des looks rétro.

GP : Street of Rage 4 par exemple ?

RF : Oui voilà. Octopath Traveler également. Je sais que ça peut être un blasphème pour un joueur de RPG de ne pas aimer, mais le visuel n’y est pas. Je n’arrive pas à rentrer dedans. C’est comme pour Link’s Awekening, après mon amour pour Breath of The Wild, j’ai vu le côté « Playmobile », je me suis dis, c’est pas pour moi. Même pas la peine d’essayer. Sinon, le jeu que je ne supporte pas… c’est Horizon Zero Dawn. Je vais m’expliquer. Le mot est fort, je ne déteste pas mais c’est plus impactant. Le jeu est très beau, le Decima Engine est beau. Le gameplay est assez fun. Ce que je n’ai pas aimé c’est l’écriture du personnage. Pour moi Aloy est très mal écrite. Ce personnage n’a pas de relief. Elle n’a pas d’évolution dans ses pensées. Ok, elle réagit à certains événements mais c’est tout. Le personnage en lui même ne change pas. Tous les personnages ont ce problème. Autre exemple, le prince qui est un vieux paillasson, aucun charisme. Ou tu as également cet aspect de : les nanas sont les meilleures et les mecs sont tous des pourritures. Il n’y a pas d’équilibre dans tout cela. Ce principe m’a un peu sorti du jeu. Quand tu joues à Last of Us Part 2, au début tu te dis que tu vas la détester, puis en fait non. Le jeu n’est pas en une seule dimension, il y a du relief.

GP : De mon côté ce qui m’a saoulé, c’est le manque d’animation dans les personnages. C’est un peu plat dans les dialogues.

RF : Le jeu est bien en soit, mais c’est l’approche que je trouve mal faite. J’espère qu’avec Forbidden West, ils vont revoir l’écriture et qu’Aloy sera plus intéressante. Il lui faut de la personnalité. Je m’attends à jouer Xena la guerrière.

GP : Quel est le dernier jeu auquel tu as joué et qu’en as tu pensé ?

RF : Un jeu que j’ai en cours c’est Cyberpunk 2077. J’adore ce jeu. J’ai passé entre 70-80h. Je fais toutes les quêtes annexes. Je découvre Night City. Le jeu est bugué c’est clair et mon PC n’est pas une bête, il est plutôt dans la moyenne. Mais je le kiff car je vois où il veut m’emmener. L’univers est top. J’adore les personnages dont Keanu Reeves. Autre jeu auquel j’ai joué, c’est Dragon Age 2. Je me prépare par Dragon Age 4 qui va bientôt sortir. C’est un jeu qui a plein de problème aussi mais qui est intéressant. Ce n’est pas le meilleur Dragon Age mais j’apprécie le faire découvrir avec mes viewers et followers.

GP : Si je dois te demander de me donner un jeu que tu as vraiment apprécié mais pourtant ce jeu est passé à la trappe ?

RF : Un jeu qui est souvent oublié quand on parle de jeu avec de la narration avec de bons personnages, c’est FireWatch. C’est un jeu qui est sorti il y a moment maintenant. C’est un jeu indé. Tu incarnes un garde forestier. Il y a un mystère dans le jeu et tu dois investiguer. Les dialogues avec le personnage secondaire sont très bien écrits et bien joués. Le scénario est très bien ficelé. Malheureusement il est toujours oublié. Il m’a marqué émotionnellement.

GP : Parlons un peu de tes projets maintenant. Que pourrais-tu nous dire ici, pour faire du teasing.

RF : Pour ma chaîne Youtube FR, je vais tester le format VLOG. J’ai déjà fait des « unboxing » mais c’était très « homemade ». Si vous aimez les VLOG, n’hésitez pas à me laisser un commentaire sous ma vidéo.

RF : Sinon je relance ma chaîne Twitch. Toujours dans le domaine du RPG et jeu vidéo mais avec un GROS focus sur la discussion sur les choses de la vie (sexualite, emotions, romances, societe). C’est plus freestyle, plus chill, 2-3 fois par semaine.

GP : Pour terminer, j’imagine qu’il y a des personnes qui te sollicitent sur Youtube ou autre pour avoir des conseils. Quels seraient les conseils que tu pourrais leur donner pour y arriver ?

RF : Le truc essentiel c’est de rester soi même. C’est banal certes mais c’est vrai. Je parle de ce que j’aime. Les beaux gosses par exemple, cela peut faire fuir mais pourtant c’est ce que j’aime. Si tu n’aimes pas, tant pis cette chaîne n’est pas pour toi. Il faut que tu fasses quelque chose qui te fasse vibrer. Si tu veux faire des choses qui ressemblent à d’autres, tu ne laisseras aucune trace. Tu ressembleras juste qu’aux autres chaînes qui ont plus d’abonnés et qui font mieux les choses. Tu seras un peu la version « Wish » des plus grands. 2e conseil, ne pas avoir peur de faire des erreurs. Sur ma chaîne anglaise, je faisais très attention à ce que je disais, pas de personalité… et donc mon discours était un peu lisse. J’ai fait ces erreurs. Le but est de trouver ton propre public. Ce qui fait que c’est spécial, c’est toi. Il faut mettre une part de toi dans ce que tu fais. Rien ne sert de copier quelqu’un d’autre.

GP : Merci pour tous ces conseils

RF : Si une personne appréciable et sympa vient me voir et me demander de l’aide, je vais lui dire « ok ». Si grâce à mes conseils, la personne se démarque et trouve son succès, cette personne m’aidera surement un jour si j’ai besoin d’aide. C’est de une entre-aide constante. Une bienveillance générale. Le partage, c’est bien.

GP : Tellement bon d’entendre cela. On est dans une société où on chercher à dominer et détruire les autres. Pouvoir entendre ou lire que l’entraide existe toujours c’est fort agréable.

RF : La vérité est simple. Oui c’est vrai il n’y a qu’un numéro 1, mais c’est souvent en mouvement. Peut-être qu’un jour tu deviendras numéro 1. Et puis ça changera…. Ce sont des cycles. Faut savoir apprécier ce que tu as et ce que tu accomplis.

Merci beaucoup Raphael pour tout ce temps. Ce fut un plaisir et un honneur d’échanger avec toi. A tous, je vous invite à aller découvrir Raphael, sur ses réseaux :

  • Graphisme
  • Gameplay
  • Histoire
  • Soundtrack
Envoi
User Review
0/10 (0 votes)
0/10
Comments Rating 0/10 (0 reviews)

Répondre

Envoi

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.