Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Bonjour à tous les curieux qui viennent donc lire cette entrevue et qui s’intéressent à cet univers dans lequel nous prenons tous un certain plaisir : le jeu vidéo ; et plus particulièrement dans mon cas précis la sphère très fermée et nichée des jeux indépendants. Je suis donc Romuald Serrado, 50 ans, vivant sur Hyères et plus précisément dans un petit village provençal appelé les Salins. Je précise cela, car j’y reviendrai très certainement dans la suite de cette entrevue pour vous raconter une anecdote à propos de mon dernier jeu en développement.
Je ne suis pas officiellement un développeur, mais mon parcours depuis 2012 m’a fait mettre un pied dans la profession qui est devenue une activité parallèle que j’ai donc soudée à mon entreprise en activité depuis 2002 dans de nombreux domaines liés au monde de l’informatique, du graphisme et du référencement sur Internet.
Actuellement, et depuis 2014, l’activité principale de mon entreprise Adipson gravite autour de la rédaction spécialisée SEO, à savoir l’optimisation des référencements de sites web auprès de Google ; même si je passe plus de la moitié de mon temps d’activité à présent à travailler dans le développement de mon nouveau et second jeu vidéo point and click. De 2002 à 2008 j’étais dessinateur publicitaire freelance et gérais une activité d’illustrateur spécialisé dans la réalisation de mascottes cartoon 2D pour entreprises et particulier. Après avoir réalisé plus de 800 personnages pour mes clients pendant cette période, je suis devenu infographiste en évoluant avec le Web 2.0 en réalisant des design clés en main pour les sites WordPress, les bannières animées gif pour les promotions, etc. jusqu’en 2014 où je me suis redirigé vers le domaine de la rédaction, jusqu’à ce jour. En même temps, en 2012, j’ai découvert un logiciel qui allait réveiller quelques vieux souvenirs en moi et surtout un projet que j’avais depuis tout jeune.
Comment t’es venu cette envie de créer tes propres jeux ?
Il faut savoir que je suis de la génération des premiers ordinateurs. Cette envie m’a pris en 1984, lorsque j’avais 12-13 ans et un ordinateur familial entre les mains : le fameux Commodore 64.
Arrivé avant la vogue des PC, cet ordinateur rival de l’Amstrad 464/6128 lançais en quelques sortes l’avant-garde des jeux vidéo à domicile, et la possibilité à tout à chacun d’évoluer dans le domaine de la programmation, notamment avec le langage Basic à la source. À cette époque, sortir un jeu en pixelart était le résultat d’un bridage technique, accouplé à une frustration de ne pouvoir faire mieux, à cause des outils encore obsolètes pour proposer ce que l’ont peu à présent voir, près de 40 ans plus tard en termes de capacités graphiques. Mais quelques magazines très en vogue dans le milieu des premiers jeux vidéos ont eu l’ingénieuse idée de se tourner vers les options proposées aux possesseurs de ces machines : le développement de programmes informatiques en Basic. C’est ainsi que j’ai entré mes premières lignes de code sur mon C64 avec l’aide de magazine comme Tilt ou encore Hebdogiciel.
Les premières idées de jeux sont très vite arrivées, j’ai codé de nombreux petits jeux d’aventures textuelles, avant de continuer en évoluant avec des machines plus performantes, pour m’intéresser à la programmation ensuite sur des machines comme l’Atari 520 STE. Mais la vie m’a ensuite, à travers les études, dérouté de ce milieu, pour me faire voyager dans un univers qui était plus proche de ce que j’aimais encore plus faire à la même époque : dessiner. Je suis ensuite parti sur des études de dessinateur artistique, publicitaire, puis vers de nombreux métiers qui n’ont plus rien à voir, comme GO ClubMed ou encore DJ…avant de monter en 2002 ma boîte Adipson et la conception de mascottes, tout en restant un pied dans le domaine du jeu vidéo, mais côté loisirs, avec l’acquisition de tous les modèles de Xbox depuis la première par exemple jusqu’à la One… (et oui je n’ai pas vraiment opté encore pour la Série X et je ne pense pas le faire…).
Pourquoi créer ton studio plutôt que d’en intégrer un ?
Ayant déjà une entreprise Adipson, enregistrée au registre du commerce comme entreprise conseil en système informatique pour mon activité liée au net et à l’informatique depuis 2002, il a été logique de rattacher le domaine du développement de jeu indé à l’entreprise et donc à son nom. Adipson Studio est donc une sorte d’annexe d’Adipson.
Peux-tu m’en dire plus sur l’origine du nom du studio ?
C’est une très bonne question qu’on me pose souvent, car le nom reste pertinent, on s’en souvient facilement bien qu’il ne veuille rien dire. Il y a même eu, quelques années plus tard après ce nom sorti de ma tête, un jockey qui a appelé son cheval Adipson. Mon impression à l’époque était partagée entre la fierté et la surprise… Pour ce qui est de sa création, elle relève d’une situation plutôt cocasse. Au moment de créer l’entreprise en juin 2002, sous la forme juridique à l’époque d’une Entreprise Individuelle (que je transformerai en 2012 en autoentreprise pour de bien meilleurs avantages fiscaux), je devais bien évidemment trouver un nom. Mon regard s’est porté au moment de la recherche sur un jogging Adidas sur je portais sur moi, puis sur mon imprimante Epson posée sur le bureau de mon ordinateur…
J’ai pris les 3 premières lettres de la marque de sport et les 4 dernières de la marque d’imprimantes… Et Adipson est né !
D’où te viens cette passion du JV ?
Comme je l’expliquais au-dessus, cette passion est arrivée tout logiquement en même temps que les prémices du gaming. Je dévorais les bornes d’arcades à l’époque qui voyaient défiler mes petites pièces de monnaie dans des blockbusters comme Double Dragon, Cabal, Shinobi, Mortal Kombat, Street Fighters ou encore The Speed Rumbler (que je viens de racheter sur xbox one lol).
Le fait d’avoir joué à tous les premiers jeux vidéos disponibles sur les ordinateurs de salons (la bonne époque des disquettes 3 pouces) puis d’avoir vécu l’évolution du gaming au travers de premières consoles de jeux et les PC assez puissants pour les rendre accessibles, m’a forcément mis les pieds à l’étrier de cet univers ; même si je m’en suis dérouté quelque temps, avant l’arrivée de la Playstation One et ensuite de la toute première xbox…
Tu es seul à la création du jeu ou tu te fais aider pour certaines parties (voix, décor, scénario..) ?
Je suis en quelque sorte un autodidacte qui a appris à gérer chaque domaine d’un jeu tout seul. Comme je l’expliquais ci-dessus, je suis à la base dessinateur-cartooniste ayant une assez forte et longue expérience dans la réalisation de personnages en 2d (characters designer). Lorsque je suis tombé par hasard sur un logiciel spécialisé dans le développement de jeux point and click (Adventure Games Studios) en 2012 je me suis tout naturellement remis à m’intéresser à la programmation, tout en y mélangeant mes compétences dans le graphisme.
J’ai appris à utiliser (je ne parle pas de maîtrise ici) AGS en consultant des tutoriels et en me faisant aider sur les forums comme celui de la communauté française bienveillante de développeurs autour de ce logiciel (le forum de la tasse bleue), puis la communauté américaine un peu plus officielle d’AGS. J’ai quand même travaillé sur mon premier jeu point and click sous AGS (3 Geeks) pendant 7 années (de 2012 à 2019) en apprenant à utiliser ce logiciel, beaucoup plus adapté à l‘époque pour ce genre de jeux que Unity ou Unreal Engine ou encore GameMaker.
Je réalise donc la programmation, les personnages, les animations, le scénario, le marketing autour. Pour ce qui est des décors, j’utilise des assets libres de droit du studio croate PVP et son responsable Maksim Pauliukevich, sous sa collaboration et son autorisation, que je retravaille graphiquement sous Photoshop pour en faire les backgrounds adaptés à mon second jeu GrandMa Badass et à son environnement graphique.
Pour ce qui est de mon premier jeu, 3 Geeks, chaque décor était réalisé par mes soins ; mais fort de constater que la patte artistique de ce studio correspond parfaitement à l’esprit et à la patte de mes personnages. Je suis pas au top quoi pour faire les décors. Je m’y suis essayé pour GrandMa Badass et une première version était sortie en démo et en ligne avec des décors fait mains par mes soins. Mais le style de Maksim colle beaucoup plus à mes persos et on voit la différence entre les décors fait maison sur 3 geeks et ceux réalisés en retravaillant sur les créations de ce graphiste et son équipe.
Travailler en collaboration avec ces éléments graphiques était donc une évidence pour mon second jeu. Les musiques sont le résultat de longues et fastidieuses recherches sur des banques de titres libres de droits et les voix sont…les miennes…retravaillées avec un logiciel son (Audacity) pour adopter
plusieurs hauteurs de voix. Je fais des imitations, etc. Il y a également des voix de youtubeurs que je suis et dont j’ai intégré les personnages dans le jeu, en guise de PNJ, comme Captain Hishiro, Landroch ou encore Sandoz. Mais il faut bien avouer que je m’amuse comme un fou à chaque fois que je fais la voix de GrandMa.
Peux-tu présenter le concept de GrandMa Badass, ce qu’on va y trouver, les inspirations dans les phases de développement ?
GrandMa Badass est un jeu point and click que j’ai essayé de moderniser au maximum quant à son gameplay. Je n’ai pas voulu adopter le style PixelArt qui est quasi récurrent dans la plupart des nouveaux titres de point and click d’autres développeurs indé, car pour ma part…je subissais dans les années 80 la frustration de ne pouvoir faire que du pixelArt… Alors même s’il existe une vague de nostalgie pour ce genre de jeu, qui fait qu’on voit sortir chaque mois au moins 10 jeux en pixelart…pour ma part, je n’ai pas envie de m’orienter vers ça et me tourne donc vers ce qui me correspond le mieux, un style cartoon 2D propre à moi. Pour l’ensemble du jeu, j’ai apporté un gros plus côté scénario puisque je raconte au travers de ce jeu une jolie petite histoire qui démarre calmement et tout simplement par une mamie qui se réveille de mauvais poil à cause d’un voisin dealer qui ne respecte absolument les règles de civilité de la vie quotidienne…
Son chat noir, Marius, va alors la harceler pour avoir son petit déjeuner dans la gamelle…Et les problèmes commencent… L’histoire transporte le joueur crescendo dans une aventure, en pleine période du début du premier confinement pour cette grand-mère qui va devoir dans un premier temps fabriquer son propre masque anti-covid de fortune par ses propres moyens, avant d’aller en ville sans assez d’argent pour acheter un paquet de croquettes…et tout dérape à partir du moment où elle va devoir faire le transport d’un paquet douteux dans un bar mal famé, dans les bas-fonds de la ville.
De là, le joueur va passer par toutes les émotions possibles, joie, tristesse, angoisse, stress. Tout ça suite à un scénario que je voulais immersif et surtout construit de manière à adopter le pur style cliffhanger que l’on retrouve dans les séries généralement.
Il n’y a qu’à voir chaque fin de chaque épisode de mon jeu pour comprendre ce dont je parle ici… Pour l’inspiration générale, j’ai voulu me pencher sur un jeu basé sur l’histoire/Cantine de la mère Michel qui a perdu son chat… Et pour le déclenchement et la mise en route du projet, accrochez-vous bien, car l’anecdote qui explique la motivation est vraiment atypique. Alors que je pensais à faire ce jeu, je me penchais sur le scénario et cherchais une intrigue autour de laquelle tourner. Depuis 4 ans et fatalement, ma résidence dans ce petit village provençal de pêcheurs dans lequel je vis, s’est vu gangrené par de nouvelles arrivées de personnes issues du grand banditisme de Marseille ou des nouvelles générations de 20-30 ans bien plus enclins à profiter du système que de chercher du travail. Toute cette clique d’une trentaine de personnes a commencé progressivement à prendre le contrôle des lieux pour y apporter toutes sortes de trafics…comme il se passe malheureusement un peu partout en France ; mais là n’est pas le sujet.
Chaque jour j’avais un balai de véhicules autour de ma fenêtre pour des livraisons de drogues ou des réparations illicites de voitures dans un garage illégal et un mécano qui faisait un peu le rôle de droguestore. Mais outre cette activité, le réseau ne respectait absolument pas la tranquillité du voisinage et surtout pas la mienne, ayant installé leur QG sous ma fenêtre de chambre.
Après avoir dormi que 8 heures sur plusieurs semaines à cause du bordel constant de ces oiseaux de nuit autour de mon bâtiment ou sous la fenêtre et être monté à 19 de tension, je suis sorti comme un fou pour écraser la tête de celui qui braillait le plus fort…à coup de masse. (oui je sais…ne faites pas ça, c’est pas très légal mais le manque de sommeil et les nerfs peuvent parfois troubler votre bon sens et votre lucidité). Heureusement pour lui (et moi sûrement) le type s’est enfui en se faisant protéger par une quinzaine de ses amis sur place avec lui… On retrouve d’ailleurs un clin d’œil pour la masse dans l’épisode 2 de GrandMa… Et le jeu s’est déclenché dans ma tête lorsque, un jour après…un de ces chers délinquants m’a croisé aux poubelles pour me dire SÉRIEUSEMENT et avec aplomb, que si je continuais…la bande allait porter plainte contre moi pour motif que je les empêchais de dealer tranquille…
Je suis parti en éclat de rire (nerveux, amusé et des milliers d’autres réactions sur le moment) et me suis assis devant mon bureau, avec les premières images que j’avais griffonnées de Grandma sur un papier (oui je suis école crayon, papier gomme pour tous mes graphismes de personnages). J’ai dessiné un dealer, j’ai commencé à imaginer ce que serait la mère Michel au milieu de cet environnement…et tout est parti de là.
La genèse de GrandMa badass était née…
Quelles sont les retours des joueurs qui ont pu tester les premiers chapitres de ton jeu ?
Ils sont très très très positifs et surtout encourageants. Il suffit d’aller sur la page Steam (ou itch,io) du jeu GrandMa Badass et de lire leurs avis pour constater que le jeu était super bien reçu et agréable à jouer. Il n’y a que 24 avis pour le moment, car j’ai retiré depuis plusieurs mois les 2 épisodes de la boutique pour favoriser une sortie du jeu complet à la place, mais les 24 sont positifs.
Vous pouvez même vérifier par vous-même :
Quel jeu t’as le plus marqué et pourquoi ? Ta licence de coeur ?
Incontestablement, je répondrais instinctivement le jeu Resident Evil 1 sur la première Playstation. Ce jeu était révolutionnaire, vous plongeait dans une ambiance vraiment angoissante et stressante, pour peu qu’on y jouât dans le noir et tout seul.
La scène des chiens qui traversent les vitres est un peu le vecteur d’un traumatisme qui fait que j’ai vécu mon premier sursaut sur un jeu vidéo. Ça ne peut faire autrement que marquer un esprit à vie…sa première frayeur sur un JV… Mais ma licence de cœur reste 2 jeux auxquels j’ai longtemps joué sur console, Destiny+ Destiny 2 et Call of Duty Modern Warfare avec un très long moment sur Warzone.
Mais il a fallu réduire les temps de jeu, car développer un jeu vidéo tout seul, en ayant une autre activité professionnelle, demande à faire des sacrifices du côté des loisirs. Je me suis aussi essayé au concept du RP dans GTA 5 récemment. J’ai tout stoppé, car ça devenait trop chronophage pour moi, mettant même en péril le développement du jeu Grandma Badass alors que j’étais devenu accroc à cette sorte de seconde life où je jouais un reporter du Weazel News (John Mc Riggs) sur un très bon serveur (Tenezia de Darka pour ceux qui connaissent), mais avec toujours cet aspect de proposer quelque chose de qualité qui est toujours une vocation en moi pour tout ce que je fais ; et qui faisait que je passais mes journées à faire des vidéos dignes de vrais journaux télévisés pour le jeu et la communauté, au lieu de travailler sur Mamie…
Un léger accrochage avec la direction suite à une injustice subie à cause d’un autre joueur m’a fait littéralement et immédiatement décrocher du serveur et j’ai pu me désintoxiquer du Role Playing sur GTA…pour attaquer l’épisode 3 de Grandma qui était mine de rien, vu que le temps passe vite, passé pendant 7 mois en pause depuis mon entrée dans cet univers très addictif du RP.
Quel type de jeu détestes-tu le plus et pourquoi ?
Je ne déteste aucun jeu et aucun style et adore autant jouer à un FPS qu’à un jeu de plateforme ou de baston. Avec une préférence, logique, pour les jeux point and click, et pas forcément en PixelArt, ce que vous comprendrez si vous avez un peu suivi ce que j’expliquais plus haut. J’ai même eu une grande période World of Warcraft.
Ta plus grande déception après une longue attente ?
Alors ça n’englobe pas forcément un jeu en lui-même, mais plutôt un ensemble de l’univers vidéoludique. J’attendais énormément de la Xbox Serie Z, étant un grand habitué des consoles. D’un côté j’ai été involontairement frustré de ne pas pouvoir en avoir eu une à cause des ruptures de stocks, mais aussi du fait que, plusieurs années plus tard, je vois beaucoup plus d’exclusivités qui m’interpellent et me séduisent du côté de Playstation. Alors que sur la nouvelle Xbox…moi qui suis blasé des Halo, ne voit pas vraiment de titres exclusifs à la console se démarquer…
Quel est le dernier jeu auquel tu as joué et qu’en pensais-tu ?
J’ai joué pour la première fois à Fall Guys pour mon dernier jeu, pour participer à des parties en live avec des streameurs que je suis sur twitch (comme Captain Hishiro qui est spécialiste des jeux mal aimés, communautaires ou simplement méconnus). J’adore l’ambiance qui règne dans ce jeu exclusivement multijoueurs, le gameplay et le système de la progression des seasons pass. Dans la même optique, j’ai joué aussi à Warner Bros Multiversus, mais je me suis trop explosé les doigts sur ce jeu.
Il faut dire que j’évite de rentrer dans des jeux d’aventures que j’adorerai aborder, mais qui amputeraient forcément sur mon temps de travail pour terminer GrandMa. Donc je limite depuis quelques années les jeux avec des quêtes, simplement parce que je n’ai pas le temps de me pencher sur ce genre d’aventures.
Quel jeu peu mis en avant, as tu joue et adore ?
Et bien, le premier qui me vient à l’esprit est mon tout dernier jeu que j’ai acheté sur ma Xbox One pour seulement 4 €. Il s’agit d’un vieux jeu de borne d’arcade rétro qui est méconnu de tous mais qui reste un des jeux que j’avais le plus aimé dans les années 80 : the speed rumbler
Un jeu de voiture qui tire dans un univers post-apocalyptique, en mode speedrun, où on se retrouve parfois à pied façon «Commando » ou « ikari warriors » pour ceux qui ont la référence. C’est un vieux jeu que seuls les ancêtres comme moi connaissent et qui n’a pas vieilli malgré les nouvelles technologies. C’est d’ailleurs un jeu qui me réconcilie avec le PixelArt, mais simplement parce qu’à l’époque il n’avait pas le choix d’être autrement.
Quels sont tes projets futurs que tu pourrais présenter ici ?
Une fois Grandma Badass bouclé et lancé, j’ai bien envie de reprendre mon 1er jeu 3 Geeks, avec lequel j’ai appris à évoluer sur le logiciel AGS, et en faire une version remastérisée, avec mes connaissances actuelles sur le moteur qui a bien évolué depuis ces 10 ans.
Ensuite, j’ai dans la tête pas moins de 5 idées de jeux, toujours autour de l’univers du point and click. Je me suis aussi beaucoup intéressé au moteur Unreal Engine 5. Mais si je me mets sur UE5, alors il faudra recommencer un apprentissage à zéro. Je suis de moins en moins chaud. Le seul hic qui existe avec le logiciel AGS que j’utilise, c’est qu’il n’est vraiment pas évident d’en faire des versions pour consoles. Surtout lorsqu’on adopte un système de jeu basé sur l’utilisation complète d’une souris pour les contrôles…la marque de fabrique des point and click quoi. Je n’ai aucune compétence pour transformer un jeu AGS contrôlé par une souris en un jeu jouable sur console et je l’assume.
Peut-être un jour, également, retravailler le jeu Grandma Badass pour le rendre jouable avec une manette (il faut bidouiller sur le logiciel et rien n’est vraiment adapté à ça), puis trouver un éditeur capable de le porter sur consoles… Mais déjà, finir le jeu et le proposer aux joueurs sur PC est déjà une très bonne chose pour moi qui ne réalise pas forcément des jeux pour en vivre.
Quelles sont tes attentes avec cette nouvelle génération de console ?
J’aimerais assez que les consoles exploitent complètement leur capacité technologique-hardware pour proposer des jeux encore plus incroyables que ce qu’il existe de nos jours. Elles commencent à peine à montrer ce qu’elles peuvent faire et quand je vois la puissance des logiciels qui permettent le développement de superbes jeux (comme Unreal Engine 5) ; je m’attends à du très lourd pour ces 3 prochaines années.
Tes envies dans le JV de demain ?
Que les joueurs prennent réellement conscience que les jeux indépendants sont un complément des jeux AAA. Il n’y aurait pas de triple A s’il n’existait pas les jeux indés et vice versa. Il faut arrêter de croire que, parce qu’un jeu est réalisé par un petit studio ou par une seule personne, que c’est forcément de la merde.
Parfois entre un jeu AA et un jeu indé il existe qu’une seule petite frontière, qui s’impose généralement par un budget plus conséquent alloué au premier pour l’aider dans le marketing. Mais je suis entouré de joueurs qui s’essaient aux AAA tout comme les indé et qui trouvent autant de plaisir sur un blockbuster que de jouer sur mon petit jeu point and click.
J’en ai même en MP qui m’avouent s’être plus amusé sur mon premier jeu 3 geeks ou GrandMa, que sur un jeu vendu comme un monstre du domaine vidéoludique… Il y a des périodes de pénuries de productions de gros jeux parfois. C’est donc l’occasion peut-être de fouiner dans les jeux indé et de trouver chaussure à son pied. Il y a tellement de choix et de propositions de sorties chaque jour chez un distributeur comme Steam par exemple. Bon par contre, la pénurie de jeux ne touche pas cette fin d’années, propices à de trop nombreuses sorties.
Mais c’est une situation évidente puisqu’on voit débarquer depuis juillet, et jusqu’à décembre, des tas de projets qui se sont montés pendant cette saleté de période de confinement liée au Covid.
As-tu des conseils à donner à des personnes qui souhaitent se lancer dans la création de JV ?
Le premier conseil sera de ne pas le faire pour forcément gagner de l’argent. Le second sera de s’armer de patience et de ne pas faire ce qui existe déjà. De se démarquer de la masse en apportant sa petite touche personnelle qui fait que, d’un premier regard, on reconnaît votre style de jeu.
Après je ne suis qu’un petit développeur solo, tout seul dans son coin qui s’amuse à faire des jeux destinés à une très très très petite audience. Mon premier jeu 3 Geeks j’en ai même rarement parlé. Je ne me vois donc pas, étant donné ma situation, avoir de légitimité pour inciter ou conseiller les autres. Je pourrai peut-être le faire si mon jeu complet de GrandMa Badass dépasse les 1000 ventes sur Steam…Mais pour le moment, je ne peux que conseiller en dévoilant mes erreurs, étant donné que je n’ai pas encore vraiment de succès à mon actif…
J’ai effectivement fait beaucoup d’erreurs à ne pas reproduire lors du développement de mon premier jeu 3 Geeks et je peux inviter un futur développeur qui voudrait se lancer dans l’indé, à lire les différents articles que j’ai écrits sur le sujet sur mon site officiel d’Adipson Studio (catégorie 3 geeks).
Où retrouver Romuald ?
- Twitter : https://twitter.com/AdipsonStudio
- Twitch : https://www.twitch.tv/adipson_studio
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